La césure et la grâce

Réponse à la communication d’Aimé Agnel
Par John Beebe, Laurence Neuvecelle
Français

Jung a commencé par insister sur la complexité de l’esprit sans réellement mettre en doute la continuité de sa présence au conscient. Cette complexité ne passa à un niveau supérieur qu’après la rupture de Jung avec Freud, qui l’amena à explorer les ressources thérapeutiques de la fonction transcendante. Inaugurant “les relations d’objets”, Jung renonça au désir “scientifique” de connaître et de contrôler l’inconscient pour établir au contraire avec lui une relation personnelle. Une telle conversion à l’attitude psychologique n’est possible qu’à une personne qui, ayant perdu la bataille avec l’ombre, accepte, dans un état de doute de soi très profond, la grâce de l’anima. Le doute sur soi-même est aussi important pour le patient dont le moi est faible que pour celui qui jouit d’un moi fort : dans les deux cas un noyau de rigidité doit nécessairement se transformer en une créatura vulnérable et réceptive, si l’on veut que la circulation de la libido entre le moi et le soi accomplisse son œuvre d’approfondissement de la personnalité.

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