Mon expérience du début de la pandémie de COVID-19 en Italie

Par Antonio Karim Lanfranchi
Français

À bien des égards, l’impact psychique de la pandémie est encore souvent traité comme une parenthèse que l’on préfère oublier. Au pire, elle apparaît comme une brève discontinuité dans la trajectoire linéaire de la modernité, un traumatisme passager à réintégrer dans le schéma uniforme de la normalité. Ou comme un défaut transitoire dans la production économique des corps dans un but de profit et de croissance. Dans cet article, je rassemble mes réflexions sur la pandémie comme opportunité de changement, comme une blessure qui peut ouvrir à une dimension autre, inconnue ; non pas un événement traumatique collectif à oublier ou à réintégrer, mais une ouverture apophatique et donc une réelle perspective de crise systémique. En partant de mon expérience personnelle, je décris ma découverte de la proximité naturelle de la maladie et de la mort et la façon dont seule l’expérience collective du deuil peut honorer la mémoire sans nier ou refouler la vulnérabilité commune. Reconnaître que notre vie ne nous appartient pas complètement nous met dans la condition d’affirmer activement notre interdépendance, de pouvoir nous ouvrir à une alternative à la théologie apocalyptique ou postapocalyptique dominante et à ses dérives paranoïaques. Le Compost devient donc un paradigme de la conscience collective, non pas vers une écologie de durabilité systémique, mais comme un « être avec l’autre » qui respecte l’inconnaissable et peut ouvrir au changement.

Mots-clés

  • Compost
  • COVID-19
  • Deuil
  • Genius
  • Inconnaissable
  • Médecine
  • Mortalité
  • Procession
  • Respirer
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