Les méditations des alchimistes se focalisaient sur la matière qu’ils supposaient habitée par un esprit et dont ils scrutaient les métamorphoses. De même l’inconscient moderne, dont Jung élargit la définition selon une herméneutique qui le rend analogue à la materia prima des vieux maîtres, devient dynamique et opératif. L’esprit Mercure véhiculé par cet inconscient s’avère être un facteur thérapeutique de premier ordre pour rapprocher les opposés, traiter les clivages et les névroses et sortir de l’unilatéralité, en accédant à une intelligence et à une sensibilité plus complexes. La philosophie de la Table d’Émeraude reste pleinement d’actualité, en nous incitant à prêter autant d’attention à ce que nous considérons comme psychique et spirituel et à ce que nous éprouvons comme concret et matériel, sans séparer le haut et le bas et en les appréhendant conjointement. Voie d’incarnation pleine mais aussi voie spirituelle, l’alchimie ne méconnaissait pas la part d’éternité de l’être humain.