L’exil de l’analyste
L’auteur soutient que l’image de l’exil appartient d’une manière particulière, aussi bien à la figure de l’analyste qu’à celle de l’analyse. L’analyste, de fait, ne se trouve jamais là où le patient cherche à le placer, de la même manière que le cadre analytique, lieu a-topos, est un lieu de transit et d’intersection entre deux étrangers, et c’est ainsi qu’il doit rester jusqu’à la fin. La recherche d’une patrie comme lieu du sens ultime ou encore comme lieu de la parole définitive est, pour cette raison, et par nécessité, toujours frustrée et toujours renvoyée ailleurs. Mettant en contrepoint l’usage de la métaphore en tant que figure rhétorique qui appartient spécifiquement au statut singulier du rapport analytique, avec l’usage de la métonymie comme parole qui elle énoncerait du définitif et qui serait celle d’un rapatriement illusoire, l’auteur considère que c’est seulement en se maintenant dans le milieu exilé du comme si métaphorique qu’on peut trouver le sens profond de cette opus contra naturam qu’est l’exploration de l’inconscient.