Le peintre, le bébé et le psychanalyste
Reprenant la thèse de Joyce McDougall sur le fondement homosexuel de l’acte de création (solution originale à l’impossible réalisation du désir d’être et d’avoir les deux sexes) l’auteur décrit comment, par sa peinture, Francis Bacon semble se donner naissance à lui-même et s’approprier l’expérience de se sentir vivant. Si son œuvre peut apparaître comme une figuration contemporaine équivalente à celle du Rosaire des Philosophes, on peut aussi y lire les aléas d’une quête qui serait commune au peintre, au bébé et au psychanalyste : avoir accès à ce qui anime la vie intérieure de l’être aimé. L’acte créateur du psychanalyste consisterait à s’offrir lui-même comme matériau et comme public à un patient qui aurait ainsi loisir de se créer lui-même à son contact.