L’ombre et le soi dans la musique contemporaine

Par Aimé Agnel
Français

Dans les années quarante et cinquante, le bruit nourrit et renouvelle l’écoute des musiciens contemporains. Mais il introduit de nombreux éléments hétérogènes qui impliquent le recours à une autre conception des formes et de la durée. Certains compositeurs font appel au modèle archétypique du soi-mandala pour unifier leurs matériaux multiples et disparates. Le modèle humain (marche, respiration, etc.), qui a longtemps servi de référence, est abandonné par ces compositeurs au moment où, dans les années d’après-guerre, s’impose l’idée de l’inhumanité et du sadisme de l’homme. Pierre Schaeffer, auteur d’un solfège des objets sonores, et dont la démarche empirique est proche de celle de Jung, est le théoricien de cette « extraversion » radicale de l’écoute.

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