L'agencement de soi dans la relation – une vision interpersonnelle du self

Par Jean Knox, Laurence Lacour
Français

Dans cet article, j’envisage une conception du self comme coconstruit dans la relation. Je m’appuie sur les observations mère-nourrisson qui ont prouvé le rôle central de l’intériorisation des expériences interpersonnelles dans le développement du sens du self et de l’autoagencement. L’une des caractéristiques de l’action et de l’interaction humaines qui sous-tend la coconstruction d’un self est l’alternance interactionnelle. Les recherches montrent qu’une absence de coordination caractérise souvent la relation adulte-nourrisson et que l’essentiel de leurs interactions consiste à réaliser un accordage à partir d’un état de désaccordage initial. Il s’agit là d’un processus de réparation mutuellement régulé. C’est la capacité du tout-petit à réparer l’interruption qui lui permet de faire l’expérience d’un sentiment d’agencement en jouant un rôle dans la cocréation d’une interaction plus harmonieuse. Le rôle central de cette alternance interactionnelle dans le développement de l’agencement de soi signifie aussi que ce processus est extrêmement tributaire des effets catastrophiques d’un désaccordage maternel grave sur le développement psychologique et affectif de son bébé, y compris sur le développement de son autoagencement. J’analyse certaines des implications de ces recherches pour notre pratique clinique de psychothérapeutes.

MOTS-CLÉS

  • Agencement de soi
  • Alternance interactionnelle
  • Neurosciences
  • Psychothérapie relationnelle
  • Self
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