Du meurtre du père au maître à penser : paternité héritée, paternité élective

Par Jean-Jacques Wunenburger
Français

La filiation n’est pas seulement un processus biologique mais donne lieu à des métaphorisations et à des mimétismes symboliques de la paternité et de la maternité. Une figure parentale est d’abord un héritage subi, qu’on intériorise jusqu’à s’y dissoudre ou contre lequel l’enfant se révolte (meurtre du père, haine de la mère), mais elle peut aussi devenir une figure d’autorité et d’amour choisie, adoptée. On peut adopter un enfant mais qu’est-ce qu’adopter une parentalité ? Qu’est-ce que échanger une parentalité naturelle contre une affiliation de désir ? On se focalisera, à titre d’exemple, sur la figure des fils dans leur relation aux pères. Comment la relation héritée au père peut-elle être remplacée ou complétée par une(s) élection d’un ou plusieurs pères symboliques ? En quoi ce « transfert » produit-il une libération ou un assujettissement spirituel ? Qu’est-ce qu’un directeur de conscience, un père spirituel, un maître à penser, une idole ? Quels bénéfices et risques accompagnent cette paternité symbolique ? En quoi la paternité multiple peut-elle enrichir la filiation ? Faut-il avoir un père ou des pères ? Quelle est la fonction symbolique de l’image du père, source de mon identité mimétique ou matrice de médiation et de formation d’une identité nouvelle dans un processus d’individuation ? À quelles conditions l’image du père conduit-elle vers le Père archétypal ? Comment penser la relation multiple aux pères et à l’imago Dei au sens de Jung ?

MOTS-CLÉS

  • Amour
  • Despotisme
  • Filiation
  • Maîtrise
  • Maternité
  • Meurtre du père
  • Paternité
  • Sagesse
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