À propos d’Opicino de Canestris et d’un séminaire inconnu de C.G. Jung
Opicino de Canestris était clerc à la cour papale d’Avignon au début du XIVe siècle. À la suite d’un épisode psychotique survenu à l’âge de 38 ans, il a dessiné sur de grands parchemins des figures impressionnantes, remplies d’annotations. Le séminaire que Jung a consacré à ce clerc à Eranos en 1943 a été découvert tout récemment. Jung y démontre, par une rapide analyse des images, que le clerc était schizophrène, clivé entre les exigences de son état et ses pulsions. Or la lecture attentive des textes d’Opicino et de ses rêves semble montrer qu’il a pu surmonter son complexe mère, se confronter avec son ombre, et retrouver lentement une forme d’équilibre grâce à la puissance du processus symbolique, qui consiste selon Jung « à vivre dans l’image et à vivre l’image ». L’article comprend aussi un résumé du séminaire de Jung, qui propose une réflexion originale sur l’origine de la conscience moderne à partir du thème des cultes solaires.
Mots-clés
- Complexe mère
- Conscience
- Homme intérieur
- Image
- Mandala
- Ombre
- Opicino de Canestris
- Processus symbolique
- Schizophrénie
- Séminaire d’Eranos 1943